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Plus Que Parfaite
18 août 2009

Lettre à un connard

Cher Roger-Kevin,

Tu t’appelles Roger-Kevin, ce prénom horrible que tu rends magnifique à tel point que j’aimerai désormais le donner à ma progéniture. Donner à ma marmaille ton prénom, tes chromosomes, ton ADN, tout ça, j’en rêve avec plaisir.

Je sais que tu es un connard, tout le monde s’accorde à le dire et toi le premier. Sauf que moi je suis différente pour toi, tu ne me l’as jamais dit mais je le sais. Parce que les autres tu t’en fiches, mais moi, je te fais plus d’effets, tu me l’as dit une fois bourré avant qu’on passe la nuit ensemble et que tu ne me demandes de dégager au petit réveil. Moi, souriante, docile, je suis partie. J’ai attendu un signe, un texto, un poke, un mail, un écho de ce que tu as raconté sur moi. En vain et j’ai du me contenter d’analyser tout tes signes qui n’en étaient en fait clairement pas.

Mais dans le fond tu m’aimes, je le sais puisque tu m’as rappelé 1 mois après, à 2 heures du mat en me demandant si ça me tentait de venir te rejoindre à l’autre bout de Paris pour la nuit. Cinquante deux euros et cinquante centimes de taxi plus tard, tu m’as fait l’amour maladroitement et moi je t’ai trouvé exceptionnel quand même puis tu t’es endormie en fanfare. Alors j’ai compris, tu t’es bien moqué de moi. Plus jamais je ne te ferai confiance et désormais je te résisterai, je ne serai plus cette idiote sans personnalité qui fait croire qu’elle est fan de Ligue 1 pour avoir rien qu’un sujet de conversation avec toi.

Mais ce jour, Roger-Kevin, ce jour où l’alcool ou tes désirs refoulés, ce jour où tes désirs refoulés donc, ont fait que tu m’as dit que l’Histoire entre nous avait un goût d’inachevé, que tu regrettais tes agissements envers moi, que je n'étais pas comme les autres, ce jour-là, je t’ai embrassé, c’est vrai. Je m’étais pourtant juré que j’étais passée à autre chose, que j’étais capable d’être plus forte, de ne pas craquer et de ne plus être à tes pieds. Le jour où tu avais embrassé Micheline à la soirée de Paul, j’avais même fièrement déclaré à mes copines que ça ne m’avait rien fait, que je n’étais plus à fond; j’avais clamé, victorieuse, que c’est bon c’était vraiment fini.

Et je me suis sentie si faible, j’ai fini par comprendre que je n’étais pas unique, j’en ai même discuté avec tes nombreuses victimes, tes exs: mes semblables. On a formé une ligue anti-toi, on en a ris, on s’est convaincue, on a pris tous tes défauts pour en faire un crédo, en feignant de les avoir en horreur pour de vrai. Puis chacune comme des délinquantes, on a continué à tout faire pour te plaire.

Tu m’aurais dit que tu étais pour la peine de mort sur les enfants pas sage en classe, je t’aurai répondu « Ca alors ! c’est dingue : moi aussi ! ». Tu m’aurais dit que tu es fan de vampires et des vernis à ongles, j’aurai vanté ton originalité et ton caractère si original. Tu m’aurais dit « viens dormir chez moi », j’aurai joué la fille inaccessible, la fille qui a de la personnalité, j’aurai refusé en te riant au nez. Ca aurait duré 4 secondes et demi puis j’aurai craqué.

J’ai clamé que c’était fini, j’ai promis à mes amies d’arrêter, j’ai essayé de me justifier auprès d’elles « non mais rend toi compte, il m’a appelé « petite clem », c’est trop un signe, il veut m’épouser ». Toi tu raconteras avec fierté, humour et une très faible dose de respect humain nos ébats, tu feras des blagues en lisant les textos que je t’ai envoyé, tu feras de moi une blague ambulante : quel humour Roger-Kevin !!! ta répartie et ton sens de l’humour me font fondre.

Je ne suis pas dupe. Je sais que tu es un connard, j’ai même décidé de te faire souffrir en retour. Il y a peu j’ai attendu 1 heures chrono en main avant de répondre à ton texto. Ça te fait les pieds et je le sais car depuis ce jour là tu ne me calcules plus du tout. Ton orgueil en a pris un coup ! Je suis trop forte, infaillible le coup de l’heure d’attente pour le texto. Mais je te le dis aujourd’hui, ce n’étais qu’une feinte hein, je n’étais pas sérieuse, c’est bon, oublions, on va dire qu’on est quittes, allez. Tu peux me recalculer maintenant, je t’autorise. Tu as eu 17 meufs depuis ce jour-là, tu as fait exprès pour me rendre jalouse, je le sais, j’ai compris, maintenant c’est bon je serai une fille facile pour toi.

Je vendrai père et mère, j’annulerai tout mes plans et me calquerai sur les tiens. Quand tu me diras que non, tu ne me choperas pas parce que tu as une meuf et que tu as décidé depuis une demi seconde d’être un homme fidèle, je te dirai que moi aussi, j’ai un mec, et au diable la fidélité. Quand tu me diras de te laisser tranquille, que tu n’as pas envie de te poser, je te dirai que moi aussi, de toutes façons, alors au diable le maquage, soyons fous et profitons de l’instant présent ! Tu me diras que je suis lourde et que tu n’en peux plus de moi et mes insistances alors je t’oublierais. Tout sera fini entre nous.

D’ailleurs je sortirai avec le premier Michel venu pour te le prouver. Mon homme-poubelle. Celui qui n’est pas un connard, celui qui m’aime même quand il est sobre, celui qui recevra les textos que j’aurais voulu t’envoyer à toi, celui qui me donnera de la contenance quand tu seras dans les parages, celui qui pourra quand même disparaître de façon peu problématique tout en restant amoureux de moi si tu me fais un signe, un seul.

D’ailleurs je me ferai belle comme le jour pendant 4 heures avant de te voir pour te prouver que j’m’en fiche et que je suis heureuse sans toi, je me ferai pote avec tes potes pour que tu sois jaloux, pour continuer à te voir sans en avoir l’air. Je deviendrai la meilleure amie de ta nouvelle meuf, de ta nouvelle target pour insister sur ma coolitude, parce que les amies de ta copines sont tes copines potentielles, non ? Pour t’énerver, pour te faire souffrir.

Tu ne seras pas réceptif, je le sais, j’ai compris. Alors je deviendrai la fille exceptionnelle et forte que je n’ai jamais été avec toi. On s’accordera à se mentir qu’on est potes, ça me ruinera le cœur, mon nouveau mascara ainsi que ce très cher fond de teint minéral que j’avais acheté exprès parce que je savais que j’allais peut-être te croiser ce jour là. Trois choses dont de toutes façons tu te fiches comme de ta soixante septième conquête. Alors je comprendrais. Je n’étais qu’un jeu, un +1 à ta liste. C’est fini, Roger Kevin. Fini pour de bon.

Soyons pote, je ne veux rien de plus. De toutes façons je suis heureuse sans toi et on n’a jamais eu rien qu’un semblant de relation sérieuse donc oui, aujourd’hui je te le dis avec fierté, je suis passé à autre chose.

Maintenant qu’on est potes, j’en profite pour te dire que j’organise une soirée avec 1200 personnes demain chez moi, y’aura tout tes potes et en plus je sais par Michel que tu n’as rien de prévu ce jour-là. Donc, à tout hasard, si tu veux passer, hésite pas. En toute détente hein, entre potes hein. Et va pas imaginer que j’ai organisé ça rien que pour avoir une occaz de te voir hein !

A toute mon pote,

Clem

PS : t’as vu, j’arrête de te draguer, j’ai même fini ma lettre par « a toute », c’est bien la preuve que j’en n’ai plus rien à foutre de toi et que je suis une meuf cool, marrante, intelligente, sexy, détachée, inacessible. Si si, je t’assure. Enfin, en toute détente, hein.

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Commentaires
M
On la prend pour la mettre sur ce blog : https://lettresaunconnard.home.blog/#<br /> <br /> Dis nous si ça te va pas!!
M
On est toutes pareilles, c'est vraiment blasant :p !
M
Moi je dis attention au commentaire précédent.<br /> Ce post était drôle, pas pathétique, si ?
M
J'ai connu qq un comme ça, je vis aujourd'hui avec lui, et il y avait bien une femme et son comportement était dù à une extréme souffrance.<br /> Aujourd'hui, il a retrouvé un équilibre et est heureux, en tout cas c'est ce qu'il me dit. et je n'ai plus eu à revivre tout ça ! bien que ce fut plus complexe qu'il n'y parait dans ce petit texte puisque je n'étais pas libre de mon coté ...
H
GENIAL.
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